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certain, puisque les termes principaux de la théorie ont été dérivés de thémes qui ne sont encore familiers aux hymnes que dans leur état primitif, puisque la teneur générale de la théorie a été influencée, au point d’en être faussée, par le désir de se rapprocher de la tradition des hymnes. Mais ce système brahmanique a de tout temps couvert une situation de fait très différente. L’absence du système ne suffit donc pas à démontrer que la situation de fait dont il s’inspire n’ait pris naissance que plus tard. Le développement complet en paraît, à vrai dire, peu compatible avec l’état historique et économique qui se dégage du Véda ; encore a-t-il pu exister dans une phase antérieure, s’acheminant vers son avenir définitif.

Je crains fort que les textes ne fournissent jamais une réponse péremptoire. Le doute est d’autant plus permis que la vraie position des hymnes dans l’antiquité hindoue est encore plus imparfaitement déterminée, que nous discernons encore plus vaguement à quel moment précis de l’évolution historique ils correspondent. Ils reflètent une époque ancienne, mais non sans y mêler une foule de traits purement hindous ; la civilisation qui les suit, leur accorde les respects les plus hyperboliques, mais tout en se déroulant sur un terrain religieux et dogmatique, géographique et social, profondément différent. Qui prétendrait déterminer dès aujourd’hui dans quelle relation exacte il faut décidément concevoir ces deux phases ?


IV

Sur la genèse des castes, les Hindous ne possèdent que peu de légendes. Elles sont aussi insignifiantes qu’elles sont rares. Elles portent au front un caractère symbolique et superficiel. La plus répandue est celle que nous connaissons déjà, qui tire les brâhmanes de la bouche, les kshatrivas des bras, les vaïçyas des cuisses, les çoûdras des pieds du démiurge. Là même où elle est mise en œuvre, comme dans Manou, elle est visiblement un placage qui trouble l’ordonnance de la théorie cosmique. La chose est encore plus claire dans le Râmâyana, où, en fin de compte, les castes paraissent tirées de Manou, femme de Kacyapa, un peu comme, dans l’Iran, les trois classes sont tour à tour dérivées soit de Jima, le premier roi, soit de Zarathoustra, le grand initiateur religieux. Les variantes de certains Brâhmanas ne sont que jeux d’esprit, petits arrangemens étymologiques, sans sérieux et sans portée. Dans la plupart des spéculations sur l’origine des êtres, il n’est tenu nul compte des castes. Les combinaisons qui en