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LA
JONCTION DU RHONE
A MARSEILLE

L’application du nouveau système douanier a provoqué une diminution si rapide dans le mouvement maritime de nos ports et principalement dans notre commerce franco-méditerranéen, que nous croyons urgent de rechercher les moyens, non pas de remédier au mal, mais de l’atténuer.

Nous n’en trouvons pas d’autres que l’abaissement des frais de transport dans l’intérieur de notre pays, l’aménagement de voies fluviales permettant à la marchandise de circuler à meilleur compte que sur les voies ferrées, la création de centres industriels placés dans des conditions absolument favorables pour leur installation, la fabrication et l’expédition de leurs produits.

Nous avons donc été amenés à reprendre l’examen d’un projet, déjà ancien, sur lequel l’attention des pouvoirs publics a été bien souvent attirée, mais qui, malgré des rappels réitérés et solidement motivés, dort paisiblement dans les cartons des ministères.

Si nous fondons quelque espérance sur la publication de cette étude, qui n’a d’autre mérite que de résumer fidèlement les remarquables travaux déjà élaborés sur la matière ; si nous pensons que l’on finira peut-être par ouvrir les yeux à la lumière, malgré la souplesse de la statistique et l’habileté de ceux qui en connaissent les secrets, c’est que les faits sont d’une éloquence trop brutale pour ne pas s’imposer et que le mal est trop manifeste pour être