Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 111.djvu/209

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

exclusivement l’eau d’une source d’Arcueil qui a été amenée dans cet endroit par la reine Marie de Médicis, lorsqu’elle créa le couvent devenu plus tard le séminaire Saint-Magloire. Autrefois cette eau était employée à l’arrosage du jardin ; aujourd’hui elle est réservée à la cuisson des alimens, à la boisson et au lavage de la vaisselle ; l’eau de Seine ne sert plus qu’aux usages domestiques et au jardinage.


VII

Cette notice est déjà bien longue ; cependant elle ne serait pas complète, si nous laissions de côté une question grave, celle du recrutement des maîtres.

Le personnel enseignant de l’institution de Paris comme des autres institutions nationales de sourds-muets est réparti en cinq ordres différens, des professeurs titulaires, des professeurs adjoints, et des répétiteurs de première, de deuxième et de troisième classe. On monte successivement, après des concours et dans des conditions déterminées par les règlemens, du dernier degré de cette hiérarchie jusqu’au plus élevé.

C’est à la suite et après le succès d’un premier concours que le maître débutant est admis dans l’institution. Il doit être né ou naturalisé Français, avoir dix-huit ans révolus et moins de trente ans. On lui demande ou un brevet de capacité pour l’enseignement primaire, ou un diplôme universitaire. Il comparaît devant un jury de sept membres désigné par le ministre de l’intérieur, et dont font partie le directeur, le censeur, un professeur de l’institution et deux professeurs de l’Université.

Une fois admis, le répétiteur doit avant tout être initié à un enseignement si différent de celui de nos lycées. Il s’instruit pratiquement, en assistant chaque jour aux classes d’un professeur titulaire dont il est l’adjoint. Il reçoit en outre deux fois par semaine un enseignement théorique ou normal pour lequel le censeur réunit tous les maîtres de même classe. Voici, d’après un des tableaux établis pour l’Exposition universelle de 1889, les différentes parties de cet enseignement : 1o un cours normal d’articulation et de lecture sur les lèvres ; ce cours, ouvert depuis 1881, a pour but de préparer les jeunes maîtres à l’enseignement de l’articulation et de la lecture sur les lèvres. Il dure une année ; 2o un cours normal de méthode intuitive, créé en octobre 1882. Ce cours, qui dure plusieurs années, sert à exposer en détail la méthode à suivre et les exercices à faire pour donner aux