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LES
BILLS MAC-KINLEY

M. William Mac-Kinley doit aux deux mesures douanières, auxquelles son nom reste attaché et que votait l’an dernier le congrès de Washington, d’être devenu subitement un des hommes les plus célèbres du temps présent. Jusqu’alors sa gloire, même aux États-Unis, avait été toute locale. L’État d’Ohio, dont il représentait un district au congrès, était fier de lui, mais la nation dans sa généralité (the people at large) ne le connaissait guère.

Il avait paru cependant sur la scène nationale, en 1888, lorsque la grande convention des républicains se réunit à Chicago pour choisir (to nominate) le candidat du parti à la présidence de l’Union. M. William Mac-Kinley fut lui-même un des aspirans à la nomination[1]. Mais ce qui le mit surtout en relief fut qu’il présida le comité chargé de rédiger et de présenter à la convention la plat-form du parti. A onze heures du matin, le 21 juin, il monta sur l’estrade et donna lecture du programme républicain. Lorsqu’il prononça la fameuse phrase : « Nous sommes absolument (uncompromisingly) en faveur du système américain de la protection, » des applaudissemens frénétiques éclatèrent ; toute la convention (un millier de délégués) se trouva debout, acclamant l’orateur ; les

  1. Au premier tour de scrutin, il eut 2 voix sur 831 suffrages ; au troisième tour, il en avait 8. Le lendemain, il déclara retirer sa candidature, ce qui n’empêcha pas d’obstinés amis de lui donner encore 11 voix au quatrième tour et même 16 au septième. Au huitième, enfin, qui fut décisif, les 544 voix réunies sur le nom de M. Harrison représentant plus que la majorité, M. Mac-Kinley eut encore 4 voix.