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Falkenstein, a fait connaître les règles de ce nouveau traitement au congrès de Wiesbaden, en 1887, et le docteur Nicaise les a reproduites-dans la Revue de médecine.

L’établissement de Falkenstein, près de Francfort-sur-le-Mein, est situé à 400 mètres d’altitude, au milieu des hêtres, des châtaigniers et des chênes. En dehors du temps consacré aux promenades et aux repas, les malades vivent sur des chaises-longues convenablement rembourrées et installées sous des galeries ou dans des kiosques ouverts à l’air libre. Ils sont emmaillotés dans des couvertures et dans des châles épais qui les préservent de tout refroidissement, même par les plus basses températures. La nuit, on maintient entr’ouvertes les fenêtres de leur chambre à coucher, pour laisser entrer l’air qui s’échappe ensuite par la cheminée.

Les résultats que le docteur Dettwiller a communiqués au congrès de Wiesbaden sont véritablement invraisemblables. Sur un millier de malades qu’il a traités, il en a guéri près du quart. Il est permis de penser qu’il ne s’était pas montré bien sévère sur l’admission et que tous ses pensionnaires n’étaient pas des phtisiques. Toutefois les bons effets de la cure permanente à l’air libre ont été constatés sous un autre climat, à Carabacil (Alpes-Maritimes), par le docteur Nicaise, qui les a fait connaître à l’Académie de médecine. Sa communication a été l’objet d’un rapport lu par M. Dujardin-Beaumetz, à la séance du 25 février de cette année.

Comme cette méthode est en somme assez rationnelle, qu’elle est d’une application facile, et n’a rien de trop pénible, elle se répandra promptement. Un établissement analogue à celui de Falkenstein se fonde déjà dans les Pyrénées-Orientales, au pied du Canigou, sur un point bien abrité, où le climat est d’une douceur telle qu’il y pousse, dit-on, des palmiers, par une altitude de 900 mètres. Il est à peu près terminé, et il sera inauguré au mois d’août.

Si l’on obtient de si bons résultats, en Allemagne et dans les Alpes, en faisant tout simplement vivre les tuberculeux au grand air, que n’est-on pas en droit d’attendre du même traitement, en le faisant suivre sur le bord de la mer, dans une atmosphère d’une pureté idéale, d’une pression maxima, d’une richesse en ozone que nulle autre n’égale, surtout si l’on a soin de choisir un climat dont la douceur permette de l’appliquer en toute saison !

Cette dernière condition est de premier ordre quand il s’agit des phtisiques ; elle a moins d’importance pour les scrofuleux. Pour ceux-là, comme dit Van Meris, la médication maritime est une et souveraine, quels que soient les systèmes et quels que soient les