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ETUDES DIPLOMATIQUES

LA SECONDE LUTTE DE FREDERIC II ET DE MARIE-THERESE, D'APRES DES DOCUMENS INEDITS.

III.
NEGOCIATIONS POUR LE CHOIX D’UN CANDIDAT A L’EMPIRE. — MISSION DE LORD CHESTERFIELD A LA HAYE.[1]

Le ministère des affaires étrangères n’offrait pas à d’Argenson l’occasion de mettre en application ses vues de réforme intérieure. Il avait bien, à la vérité, tracé aussi dans ses momens perdus un vaste plan de politique étrangère fondé sur cette idée que la France, étant parvenue à un point de puissance qui lui permettait de renoncer à toute idée d’agrandissement et à toute visée d’ambition, pouvait jouer, à elle seule, le rôle du tribunal international rêvé par Henri IV, et se faire l’arbitre impartial de tous les différends qui diviseraient les autres états d’Europe. Mais au cours d’une guerre engagée, et avec des conquêtes inachevées en Flandre et en

  1. Voyez la Revue du 15 avril et du 1er mai.