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commission du budget; on allait jusqu’à redouter une rupture immédiate entre cette commission, qui réclamait impérieusement des économies pour assurer l’équilibre du budget et le gouvernement qui déclarait les économies impossibles. Au dernier moment, un accord s’est établi, ou plutôt une trêve a été conclue. Pendant ce temps, les nouvelles politiques du dehors sont devenues de plus en plus rassurantes. Les fonds étrangers ont rapidement regagné ce qu’un semblant de panique leur avait fait perdre le 2 avril.

Les rentes françaises se sont décidées à leur tour à suivre cet exemple. Samedi dernier, le relèvement s’est fait brusquement, sans le moindre effort. Les trois fonds sont revenus au niveau des cours de compensation, le 4 1/2 le dépassant même de 0 fr. 20. Mais les trans actions n’en sont pas devenues plus actives, et ces jeux de bascule n’ont en réalité aucune signification précise. Ce n’est pas là encore la reprise des affaires depuis si longtemps désirée et attendue.

Les obligations de chemins de fer sont toujours le placement favori de l’épargne. Celle du Nord a de nouveau effleuré le cours de 400 ; les meilleures après elle se tiennent à 8 ou 10 francs d’écart au-dessous. Les actions ont eu aussi depuis quinze jours un retour marqué de faveur, surtout celles de Lyon et du Nord, en hausse l’une de 17 francs l’autre de 10. L’Orléans a regagné une fraction du coupon de dividende détaché au cours de la quinzaine. Les Autrichiens sont bien tenus, sans changement, le montant du dividende n’étant pas encore fixé. La probabilité, pour ne pas dire la certitude de l’absence de tout dividende pour 1886, a fait fléchir le Lombard à 180. Les Méridionaux se sont relevés à 780, les Chemins espagnols n’ont pas varié.

Le Crédit foncier a tenu son assemblée générale le 6 avril. Dividende de 60 francs comme l’année précédente, accroissement des réserves, solde plus élevé reporté à 1887, situation excellente, tel est le résumé très satisfaisant des communications faites aux actionnaires. L’action a repris ses hauts cours et finit à 1,383. Sur les titres des autres établissemens de crédit, les négociations sont autant dire nominales et les cours comme stéréotypés. Le Suez se tient, non sans quelque peine, aux environs de 2,050 fr. Le Gaz n’a point regagné le coupon détaché le 6, Nul changement sensible à signaler sur le groupe des valeurs industrielles. L’Extérieure a été allégée d’un coupon trimestriel, qu’elle a déjà à peu près regagné. L’Unifiée est en hausse. De 375, elle a été portée à 387, dépassant largement son dernier cours de compensation. Bien que les embarras financiers de la Porte ne cessent de s’accroître, la spéculation a fait monter légèrement le 4 pour 100 et la Banque ottomane.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.