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LES DESCENDANS DES MAGES.

réponse affirmative d’usage, il s’adresse au représentant du père de la jeune fille. « Avez-vous promis, dit-il, de donner en mariage cette enfant de votre famille à cet homme, et avez-vous fait cela avec d’honnêtes pensées, de bonnes paroles et pour la propagation de ce qui est bon ? — Oui, j’ai promis, » répond le second témoin.

On adresse alors des prières à Dieu et aux trente génies qui président aux trente jours du mois, et la cérémonie se termine ainsi. Les oraisons ne sont pas prononcées en langue ordinaire, mais en langage pasang, qui était parlé en Perse à l’époque de la dynastie sassanienne. C’est presque du persan moderne. Il est dit d’autres prières en langage avesta, extraites du livre intitulé le Yarna, et qui ne sont pas plus comprises des assistans que ne l’est le latin par nos enfans de chœur.

Il arrive souvent que les époux sont trop jeunes pour être abandonnés à eux-mêmes ; en ce cas, on ne leur permet de quitter le toit paternel qu’à leur majorité. Ils vivent, cependant, presque toujours ensemble, et se voient tous les jours.

La signification de l’enlacement des mains, du rideau subitement enlevé, des nœuds qui les lient, s’interprète ainsi : désormais, il n’existe plus de barrière entre les fiancés, leur vie est unie l’une à l’autre pour toujours ; et, quant au chiffre sept, c’est le nombre heureux des Mages, qui croient à sept archanges, à sept cieux et à la formation de la terre en sept continens. Le riz jeté à la figure n’est absolument qu’un jeu ; celui qui le lance avec le plus d’adresse est censé le plus aimant.


VI.

La mort d’un Parse donne lieu aux cérémonies suivantes. Lorsque l’un d’eux est à toute extrémité, son corps est lavé, puis revêtu de vêtemens neufs. Le prêtre assiste à cette opération, et, pour donner quelque consolation au moribond, il récite à son chevet cette prière, extraite du Zend-Avesta : « Puisse le Très-Haut vous pardonner les offenses commises contre sa volonté, ses commandemens et les lois de la vraie religion de Zoroastre ! Puisse le Seigneur vous donner une bonne place dans le monde où vous allez entrer et avoir pitié de vous ! » Si le malade est assez bien portant pour parler, il joint sa voix à celle du prêtre ; s’il en est incapable, c’est son fils ou un parent qui répond à sa place. Le Parse mort, on croise ses mains sur sa poitrine, et ses pieds sont rapprochés ou même parfois liés ensemble. On l’étend sur une pierre, et les parens et les amis l’entourent. Jusqu’à l’heure des