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UNE
AMBASSADE AU MAROC

VI.[1]
LA FÊTE DES TOLBA. — DINERS OFFICIELS.


XIII. — LA FETE DES TOLBA.

« Depuis sa fondation, dit l’auteur du Roudh-el-Kartas, Fès a toujours été propice aux étrangers qui sont venus s’y établir. Grand centre où se réunissent en grand nombre les sages, les docteurs, les légistes, les littérateurs, les poètes, les médecins et les autres savans, elle fut de tout temps le siège de la sagesse, de la science, des études nouvelles et de la langue arabe, et elle contient à elle seule plus de connaissances que le Maghreb entier. » Ce jugement est d’une entière exactitude en ce qui concerne le passé ; Fès, en effet, a joui longtemps d’une réputation littéraire et scientifique méritée ; ses écoles ont même été durant une assez longue période les premières du monde; c’est là que s’élaborait ce que l’on a appelé la civilisation arabe, qui partait du Maroc pour briller en Espagne d’un éclat dont les reflets commençaient à éclairer l’Europe alors barbare. Mais, de cette gloire lointaine, il ne reste rien aujourd’hui ; tout en est effacé, jusqu’au souvenir. Ce qui frappe très vite lorsqu’on cause avec les hommes réputés les plus instruits

  1. Voyez la Revue du 15 juin, du 1er et du 15 juillet, du 1er et du 15 août.