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LE
MÉTAYAGE EN FRANCE
ET SON AVENIR
D’APRÈS UNE ENQUÊTE RÉCENTE

I. Situation du métayage en France, rapport sur l’enquête ouverte par la Société des agriculteurs de France, par M. le comte de Tourdonnet. — II. Traité pratique du métayage par la même étude sur le métayage dans la Mayenne, par M. L. Lebreton. — III. Conférence à la Société d’économie sociale sur le métayage, par M. de Garidel.

Parler de l’avenir du métayage aurait fort risqué de passer, il y a quelques années, pour une hérésie économique. A peu d’exceptions près, tous les écrivains spéciaux le regardaient comme une institution justement condamnée et destinée à disparaître à plus ou moins courte échéance. Si, en fait, le métayage ne cessait pas de se maintenir sur certains points du territoire, il perdait pour l’ensemble dans des proportions considérables surtout depuis une quarantaine d’années. En 1832, M. de Gasparin affirmait que plus de la moitié du sol appartenait au métayage. En 1842, les calculs de M. de Châteauvieux ne lui en accordaient déjà plus guère que le tiers, bien qu’alors il conservât encore une supériorité très marquée, pour le nombre des hectares exploités, sur le fermage, mais les terres soumises à la régie directe avaient augmenté dans une quantité supérieure, et occupaient 20 millions d’hectares sur les 43 millions qui formaient la superficie exploitée. En 1860, M. L. de Lavergne