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une richesse qui, au sein d’une colonie européenne, devait singulièrement contribuer aux progrès de l’industrie et de la navigation. Dans le pays ont été reconnues les différentes formations successives des temps secondaires. C’est le terrain permien, parfois couvert de porphyre ; puis, la série des couches du trias, du lias et de l’oolithe, avec les coquilles des mollusques qui vivaient en ces âges du monde.

Le terrain crétacé s’étend sur d’assez vastes espaces. Tandis qu’il se déposait, des roches lancées des cratères se répandaient au hasard. Alors, comme en d’autres parties du monde, les rivages étaient habités par de gigantesques reptiles : des plésiosaures et des ichtyosaures. M. James Hector en a recueilli de nombreux ossemens dans le lit d’une rivière tributaire de la Waïpara, au nord des plaines de la province de Canterbury. La série des terrains de l’époque tertiaire a été déterminée. Les différentes couches renferment des coquilles caractéristiques, et nombre d’entre elles appartiennent à des espèces qui vivent encore dans l’Océan-Pacifique. Pendant la période tertiaire, souvent se renouvelèrent les bouleversemens du sol occasionnés par l’activité volcanique, et il y eut de remarquables extensions de glaciers, au moins sur les montagnes de l’île du Sud. Enfin sont venues les alluvions, les dépôts quaternaires, dans la langue des géologues; dépôts qui ne cessent de se former depuis un temps fort lointain et où l’on recueille les restes des oiseaux gigantesques, les moas, qui peuplèrent autrefois la Nouvelle-Zélande.

Dans une région toute volcanique, il n’est pas rare que le sol frémisse. A plus ou moins longue distance des côtes, les secousses du fond de la mer se manifestent parfois avec assez d’intensité pour répandre une sorte d’effroi parmi les navigateurs, que troublent des impressions d’un caractère singulier. En de tels momens, on s’attendrait à voir la terre s’effondrer, les roches sous-marines surgir au-dessus des eaux. Alors, on ne doute plus qu’à diverses reprises se soient accomplis de pareils phénomènes. Depuis trente à quarante années, les observateurs s’appliquent à constater les effets des tremblemens, à en suivre l’extension. Ces accidens, toujours redoutables pour les populations, sont d’un puissant intérêt scientifique; ils conduisent à mieux apprécier les événemens géologiques qui se sont effectués dans les âges antérieurs, à prévoir les changemens dans la configuration des terres et des mers qui pourront se réaliser dans l’avenir.

Sur divers points, des faits très notables ont été reconnus. En 1848, et plus encore en 1850, la ville de Wellington se trouva sérieusement atteinte. A la suite de dépressions et d’élévations alternatives, sur une grande longueur, la ligne de côtes resta de