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faire découvrir un nouveau monde, mais d’attirer l’attention sur certaines institutions qui ne sont pas complètement barbares, et pour lesquelles on peut professer un sentiment qui dépasse les limites de la pitié. J’aide mon semblable à voir par mes yeux : c’est toute mon ambition.

Lorsque les candidats se jugent suffisamment prêts pour subir le premier examen, ils vont se faire inscrire à la sous-préfecture où a lieu cet examen. Il comporte six épreuves.

Le candidat élu à la suite de la dernière épreuve est désigné comme apte à subir les examens qui ont lieu devant le préfet au chef-lieu de la province. Cet examen comporte également un certain nombre d’épreuves, et si toutes ont été victorieuses, le candidat élu se présente devant l’examinateur impérial délégué spécialement dans chaque province.

Ce n’est qu’après avoir été admis par cet examinateur que le candidat reçoit le grade de bachelier.

Chaque épreuve dure une journée entière, et il en faut subir quinze environ pour satisfaire aux conditions du programme. Toutes ces épreuves sont écrites, et les candidats sont enfermés dans de petites cellules, sans le secours d’aucun livre, n’ayant avec eux que leur pinceau, l’encre et le papier. Ils doivent faire leurs compositions sur des sujets de littérature et de poésie, d’histoire et de philosophie. Ces examens ont lieu tous les ans au chef-lieu de la préfecture.

Les examens du second degré conférant la licence ont lieu tous les trois ans. Ils se passent à la capitale de la province et se composent de trois examens durant chacun trois jours et fournissant une durée totale de douze jours. Les candidats sont généralement très nombreux, quelquefois plus de dix mille pour deux cents élus!

Les examens du troisième degré conférant le doctorat ont lieu à Pékin dans le même ordre que les examens du second degré. Les élus de ce dernier concours subissent encore un dernier examen en présence de l’empereur et sont classés par ordre de mérite en quatre catégories : la première ne compte que quatre membres ; ils sont reçus immédiatement académiciens. La seconde catégorie comprend les candidats-académiciens, qui devront de nouveau concourir pour entrer à l’académie. La troisième catégorie nomme les attachés aux ministères, et la quatrième les sous-préfets ou ayant rang de sous-préfet.

Le nombre des docteurs admis à chaque session varie entre deux et trois cents.

Les académiciens deviennent les membres du Collège impérial des Han-lin et forment le corps le plus élevé dans lequel on choi-