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LA
CIRCULATION FIDUCIAIRE
ET LA
CRISE ACTUELLE

L’attention a été appelée de nouveau sur les banques d’émission à propos de l’autorisation qui vient d’être accordée à la Banque de France de porter sa circulation fiduciaire à 3 milliards et demi. On s’est demandé si cette autorisation était bien nécessaire. Du moment que nous ne sommes plus sous le régime du cours forcé et que la banque a repris ses paiemens en espèces; il semble que c’est au public de fixer la limite jusqu’à laquelle peuvent s’étendre les billets au porteur. S’il croit qu’il n’en a pas assez, il en demande, et s’il juge qu’il en a trop ou que ceux qui sont en circulation ne sont pas suffisamment garantis, il les présente au remboursement et la circulation rentre ainsi dans des conditions normales sans que l’état ait besoin d’intervenir. Pourtant, il faut le dire, on ne s’est pas trop étonné de cette intervention de l’état. Si la Banque de France a repris ses paiemens, elle n’a pas été rendue, par cela même, à sa pleine liberté, elle reste toujours soumise à la partie de la loi qui l’oblige à demander l’autorisation pour l’extension de sa circulation ; et comme la limite posée précédemment était de 3 milliards