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du marché libre, à ce point de vue, continue à susciter de sérieuses inquiétudes.

La Banque parisienne, entre autres, a vu ses cours dépréciés dans des proportions qui ont pu paraître un moment inquiétantes et qui ont motivé de la part du conseil d’administration de cette société une note qui ne rassurera peut-être pas tous les intérêts. Cette note, conçue dans des termes assez vagues, affirme que u rien ne justifie la baisse des actions de la société. »

Sur les grands et sérieux établissemens de crédit, au contraire, les tendances dans les derniers jours de la semaine ont été sensiblement meilleures. Les actions de la Banque de France ont retrouvé le cours de 5,400 francs. Le Crédit lyonnais a revu celui de 570 ; la Banque de Paris, sur laquelle il vient d’être détaché un coupon de 20 francs, et qui, seule à peu près de toutes les sociétés financières, donne cette année le même dividende que l’an dernier sans toucher à ses ressources, est remontée à 1,030.

Toutefois, les désastres produits par les inondations un peu partout, surtout en Autriche, un peu d’agitation en Italie, la rupture des négociations entre la France et l’Angleterre au sujet des affaires d’Egypte, une crise ministérielle en Espagne, la rentrée des chambres chez nous sont autant d’événemens qui ont contribué à entretenir l’état de malaise que trahit l’atonie persistante des transactions sur les valeurs et qui ont enlevé toute physionomie aux séances de bourse jusqu’au moment où l’émission du Crédit foncier a décidément accaparé l’attention publique, et suscité l’espoir d’une modification dans l’allure et dans les tendances de notre marché financier.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.