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LA
PERSONNALITE HUMAINE
D’APRÈS LES THÉORIES RÉCENTES

Francisque Bouillier, la Vraie Conscience, 1882 ; Hachette. — Taine, de l’Intelligence, 3e édition, 1878; Hachette. — Paul Janet, Morale, 1874; Traité élémentaire de philosophie, 1881 ; Delagrave. — Caro. Problèmes de morale sociale, 1876; Hachette. — Ribot, la Psychologie anglaise contemporaine, 3e édition, 1881 ; la Psychologie allemande contemporaine, 1879; les Maladies de la mémoire, 1881 ; Germer Baillière. — Magy, la Raison et l’Ame, 1877; Pedone Lauriel. — Henri Joly, l’Homme et l’Animal, 1877; Hachette. — Alexis Bertrand, l’Aperception du corps humain par la conscience, 1880; Germer Baillière. — Fouillée, la Science sociale contemporaine, 1882 ; Hachette.

La distinction des personnes et des choses est le principe du droit et l’une des bases de la morale. Les théories dont la personnalité humaine peut être l’objet ont donc, pour la pratique, une importance capitale. Or jamais ces théories n’ont été plus controversées. La transformation de la psychologie en une science positive n’a eu pour effet que de Jeter le discrédit sur les vieilles conceptions du moi ou de l’âme, sans leur substituer des définitions exactes et incontestées. Dans une brillante étude sur la Nouvelle Philosophie en France, M. Vacherot racontait ici même, en 1870, que Michelet, à la lecture du livre de M. Taine sur l’intelligence, laissa échapper cette exclamation: « Il me prend mon moi! » Si Michelet vivait encore, il serait forcé de reconnaître que, depuis douze ans, son moi ne lui a pas été rendu. Un des maîtres du spiritualisme