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la maison Hachette ; le Magasin d’éducation et de récréation, que publie la librairie Hetzel ; et le Saint-Nicolas, que publie la librairie Delagrave. Mais, en simple prose, et justice une fois rendue sommairement au soin dont chacune de ces publications porte le témoignage, — quoiqu’il y en ait deux qu’on imprime peut-être un peu fin, — je dirai qu’il en est une (c’est le Saint-Nicolas) dont je désapprouve tout à fait l’usage d’entretenir correspondance avec ses abonnés pour l’échange entre enfans de dix ou douze ans, je suppose, de métagrammes, charades, acrostiches, et autres semblables jeux, fort impertinemment appelés jeux d’esprit. Pourquoi pas des combles aussi ?

Les éditeurs de ces trois journaux en extraient chaque année un certain nombre de volumes d’étrennes. Citons sans autres commentaires, à la librairie Hachette : le Roman d’un cancre, par M. J. Girardin ; le Tambour de Royal-Auvergne, par M. Louis Rousselet, illustré par M. Poirson ; les Aventures de trois fugitifs en Sibérie, par MM. V. Tissot etc. Améro ; à la librairie Hetzel : 'l’École des Robinsons et le Rayon vert de l’infatigable M. Jules Verne ; le Théâtre de famille de M. A. Gennevraye, et Lucia Avila, de M. Lucien Biart, — deux écrivains dont nos lecteurs n’ont certainement pas perdu le souvenir et depuis longtemps savent les qualités ; à la librairie Delagrave : Sans souci, de Mme Adrienne Piazzi ; enfin, à la librairie Hennuyer, un autre volume de M. Lucien Biart, Entre deux océans[1], d’actualité, comme on dit, s’il en fut, puisque l’auteur y raconte, avec sa verve accoutumée d’invention, les premières tentatives que l’on ait faites pour mettre l’Atlantique et le Pacifique en communication. Deux autres ouvrages, encore, doivent être nommés à part pour ce qu’ils contiennent, sous la fable, d’enseignemens utiles. L’un est intitulé : les Épreuves de Norbert ; il a pour auteur Mme S. Blandy. Nous souhaitons qu’il inspire à ses lecteurs un vif désir de faire plus ample connaissance avec le curieux monde chinois où le récit les aura introduits[2]. L’autre est intitulé : les Mercenaires[3] et il a pour auteur M. Léon Cahun. C’est un récit de la seconde guerre punique, d’une érudition sûre, d’un intérêt réel, et qu’en vérité, n’était sa forme, renouvelée du Jeune-Anacharsis, nous aurions pu classer parmi les livres d’histoire.

Que si maintenant, par une rencontre heureuse, il se trouvait quelque lecteur encore, dans ce siècle trop scientifique, pour le conte de fées, nous recommanderions le recueil de M. de Lescure[4]. C’est

  1. Les Explorations inconnues. Entre deux océans, par M. Lucien Biart, avec de nombreuses gravures, 1 vol. in-8o ; Hennuyer.
  2. Les Épreuves de Norbert, par Mme S. Blandy, 1 vol. in-8o ; Hetzel.
  3. Les Mercenaires, par M. Léon Cahun, 1 vol. in-8o ; Hachette. L’ouvrage, comme tous ceux que nous avons cités, est illustré de gravures. Ici, les gravures dans le texte sont d’après l’antique.
  4. Le Monde enchanté, choix de douze contes de fées, par M. de Lescure. Ouvrage orné de 37 gravures, 1 vol in-8o ; Firmin-Didot.