Nous avons entrepris de déterminer dans des études précédentes[1] l’origine et la nature de cette singulière maladie du pessimisme à laquelle l’Allemagne contemporaine est en proie et dont la contagion s’est fait sentir sous l’influence de causes bien diverses, dans les races latines, en France, en Italie, et surtout dans la race slave, particulièrement en Russie. Il nous reste à rechercher comment les apôtres de cette religion nouvelle, qui a déjà ses fanatiques et ses martyrs, prétendent combattre ce mal radical de l’existence, par quels procédés ils espèrent même le détruire. En même temps se révélera à nous le principe d’action que l’on nous propose comme seul digne de l’humanité nouvelle. C’est ici en effet que s’opère le passage des conceptions spéculatives du pessimisme à sa philosophie pratique. Après qu’il a fait table rase dans la raison et dans la conscience de l’homme, après qu’il nous a dépossédés de toutes les fins illusoires autour desquelles s’agitait
- ↑ Voyez la Revue du 15 novembre et du 1er décembre 1877.