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LES PREUVES
DE


LA THÉORIE DE L’ÉVOLUTION


EN HISTOIRE NATURELLE




La science n’a pas de prétention à la vérité absolue, elle ne connaît que des faits constatés ou des théories dont la probabilité, voisine de la certitude, repose sur la concordance des preuves accumulées qui militent en faveur de ces théories. Ainsi en astronomie la rotation de la terre sur elle-même et autour du soleil est un fait confirmé par toutes les observations directes et tous les calculs. Il en est de même de la théorie de l’attraction. Quand Newton en formula les lois, des objections se produisirent de toutes parts : elles furent toutes réfutées, et les progrès ultérieurs de la mécanique céleste confirment tous les jours l’existence de ces lois. En physique, la théorie de la transformation des forces, quoique d’origine récente, domine déjà la science tout entière ; les difficultés disparaissent à mesure qu’elles surgissent, et tous les jours des preuves nouvelles s’ajoutent à celles que l’on connaissait déjà. Chaleur, lumière, électricité, magnétisme, ne sont pas des agens distincts, des fluides impondérables, comme on disait autrefois, ce sont des modes de mouvement. En chimie, la théorie moderne de l’atomicité rend compte non-seulement de la nature des combinaisons connues, mais, permettant en outre de prévoir les combinaisons possibles, elle devient une puissante méthode d’investigation qui enfante tous les jours de nouvelles découvertes. En physiologie, la doctrine des actions réflexes, malgré son origine récente, s’affermit également par l’addition des observations et des expériences nouvelles qui la confirment.