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VOYAGES GEOLOGIQUES
AUX AÇORES

II.
GRACIOSA, PICO ET FAYAL.


I. — L’ÎLE DE GRACIOSA.

En quittant Terceire[1], le bateau à vapeur postal qui se rend à Fayal aborde à Graciosa et à San-Jorge ; mais il ne fait dans chacune de ces deux îles qu’un séjour de deux heures environ. A Graciosa, il vient stationner dans une rade au fond de laquelle s’étale la petite ville de Praya. Tant qu’il est là, de petites barques établissent un mouvement continu et actif de va-et-vient entre le bateau et la terre : la plage est couverte d’intéressés ou de curieux, le petit bâtiment de la douane rempli d’une foule empressée ; à peine l’ancre est-elle levée et le signal du départ donné, que les rues de Praya reprennent leur calme habituel, et quelques passans longent seuls à de rares intervalles les murailles blanches des maisons. L’île n’a que 7 milles de longueur sur moins de 4 de largeur. La distance qui la sépare de Terceire est de 30 milles ; elle est plus éloignée de Fayal et beaucoup plus encore de San-Miguel. Cette situation, loin des principaux centres du commerce et de l’administration des Açores, jointe à la très petite étendue de Graciosa, explique le peu d’animation qui y règne en temps ordinaire. Le sol y est fertile, mais trop accidenté pour permettre une grande culture susceptible

  1. Voyez la Revue du 1er janvier.