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90 centimes en a été le résultat. L’excellent état de la cavalerie et la diminution de la mortalité ont prouvé que les chevaux n’ont pas souffert de cette nourriture. — Les résultats très encourageans obtenus pendant, le dernier semestre 1868 ont engagé les directeurs de la compagnie à augmenter la proportion du mais pendant une partie du premier semestre 1869, et ensuite à le substituer entièrement, à l’avoine. Pendant l’été, aucune autre espèce de grain n’a été donnée aux équipages. La substitution du maïs à l’avoine, alors qu’il n’entrait encore que pour une part dans la ration de grains, a produit pendant le semestre une économie sur l’ensemble de la nourriture de 354,310 fr. 80 centimes, et cependant le prix du foin avait été bien au-dessus de la moyenne des semestres précédens. Cette substitution a été aussi avantageuse au point de vue sanitaire qu’au point de vue économique, « car dans aucun semestre, depuis que la compagnie existe, disaient les directeurs aux actionnaires (rapport, premier semestre 1869), les dépenses d’entretien et de renouvellement de la cavalerie n’ont été aussi modérées ; les chevaux continuent à être en excellent état de travail. Il n’y a que très peu de maladies. »

En France, quand on a voulu essayer des rations économiques, on a fait usage du hache-paille et du concasseur, et on a diminué les rations en se fondant sur ce que la division des foins et des grains en augmentait les effets nutritifs, ou bien on a remplacé en partie le foin des prairies naturelles par la luzerne, et l’avoine par l’orge ou le seigle, que l’on considère comme très nutritifs parce qu’ils sont fortement azotés. On a même cru pouvoir diminuer la quantité de grain qui entrait dans la ration, de sorte que l’élément respiratoire se trouvait réduit et par la substitution d’un aliment azoté à un aliment plus riche en carbone, et par la diminution du poids de la nourriture distribuée. On a obtenu de mauvais résultats, et on ne s’en étonnera pas, si on réfléchit aux conséquences que peut entraîner chez un cheval qui travaille l’insuffisance de nourriture, ou, ce qui est la même chose, la distribution d’une nourriture non appropriée. Ces mauvais résultats ont découragé les innovateurs, et retardé pour longtemps peut-être l’adoption des moyens les plus économiques de nourrir les chevaux. Les faits sont là pourtant, et il est impossible de les méconnaître. En Angleterre, on hache, on écrase aujourd’hui les fourrages, mais c’est pour faire entrer dans les rations des alimens divers. On associe les alimens (les féveroles avec le maïs et l’avoine, le foin des prairies naturelles et la paille avec le foin des légumineuses), de manière que le mélange représente la composition chimique la plus avantageuse, celle que nous préconisons comme seule convenable pour entretenir en bon état des chevaux qui travaillent. Si on remplace