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nombreux services du bureau central, qu’on nomme aussi le dispensaire des hôpitaux. Du 1er mai 1869 au 1er mai 1870, on y a dirige 16,128 malades sur les hôpitaux, et l’on a dû en ajourner 1,801, qui tous ont été placés peu de jours après, ou du moins ont été soignés à domicile ; le traitement général a compris 6,592 consultations, 14,093 pansemens et 12,030 délivrances de médicamens. Les traitemens spéciaux se sont trouvés en présence de 10,350 cas particuliers, se groupant en six catégories distinctes : maladies des yeux, 2,823 ; maladies de femmes, 2,692 ; maladies du larynx, 738 ; teigne, 1,628 ; orthopédie, 1,590 ; maladies des dents, 879. Les diverses opérations ces services particuliers s’élèvent à 19,017, se divisant ainsi : consultations pour les aveugles et les paralytiques, 355 ; délivrances de certificats pour l’admission dans les maisons de retraite, 1,281 ; vaccinations et revaccinations, 1,078 ; bains, 6,778 ; applications de ventouses, et électrisations, 1,304 ; soupes et bouillons, 1,086 ; enfin délivrances d’appareils, 6,235. On paraît fort large dans la distribution des appareils, car, dans la nomenclature détaillée qui note tous ceux qui ont été donnés, on a indiqué des voitures mécaniques, des fausses dents et des yeux artificiels. Si en une seule année le bureau central a fait une pareille besogne, si ses services réunis forment un total de 78,210 opérations de toute nature, on peut présumer dès à présent quel énorme et fécond développement une telle institution est appelée à recevoir sous l’impulsion de l’assistance publique et avec l’aide du corps médical.

Lorsqu’un homme est admis dans un hôpital, il est inscrit sur le registre des entrées, et il est conduit dans une salle qui, sauf de bien rares exceptions, est placée sous le vocable d’un saint. Là le malade est déshabillé par les infirmiers et couché sur un fort bon lit en fer, entouré de rideaux blancs sur toutes les faces, et composé d’un sommier élastique, d’un matelas, d’un traversin, d’un oreiller. De l’impériale pend une forte corde, munie à l’extrémité inférieure d’un morceau de bois en forme de manche de vrille, qui, tombant à la portée du malade, lui permet de prendre un point d’appui, de se haler, c’est le mot, lorsqu’il veut se soulever. Au-dessus de sa tête s’allonge une planche qui sert de vide-poche ; à côté du lit, une table de nuit supporte l’écuelle, le pot à tisane et divers autres ustensiles en vaisselle d’étain. Dès qu’un individu, homme ou femme, est entré dans la salle qui lui a été désignée, il quitte son linge, ses vêtemens, et jusqu’à l’heure de sa sortie il ne doit plus porter que la livrée de l’hôpital. S’il meurt, celui-ci hérite de ses effets, à moins qu’ils ne soient réclamés par sa famille ; comme on l’a vu plus haut, ces hardes serviront à habiller un indigent. Tous ces vêtemens, qui bien souvent ne sont que des guenilles, sont réunis dans