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LA
QUESTION OUVRIERE
AU DIX-NEUVIEME SIECLE

LE SYSTÈME DE LA PARTICIPATION AUX BÉNÉFICES[1].

Le spectacle des fréquens désordres qui agitent le monde industriel a porté beaucoup d’esprits à se mettre en quête d’un remède souverain qui rendît au corps social la plénitude de la santé et de la vigueur. C’est une des habitudes favorites de notre temps de considérer toutes les difficultés de la vie publique comme autant de problèmes géométriques susceptibles d’être résolus par une formule simple et précise. Dès qu’un mal se déclare et sévit, l’on s’empresse de chercher un spécifique auquel on attribue une vertu infaillible. C’est ainsi que pour triompher des grèves, pour accroître la production d’une manière indéfinie, pour élever instantanément la situation de l’ouvrier, nombre d’esprits éclairés et philanthropiques ont proposé le système de la participation aux bénéfices. L’application de ce régime mettra fin, nous dit-on, à toutes les crises qui ont agité dans ces derniers temps nos populations laborieuses. C’est une ère nouvelle de prospérité et de repos que cette organisation du travail doit ouvrir à l’humanité souffrante et militante. Chez quelques écrivains, la foi en l’efficacité de l’association de l’ou-

  1. Voyez la Revue du 15 avril.