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CROQUIS ITALIENS


L’air doux n’est troublé d’aucun bruit.
Il est midi, Parme est tranquille;
Je ne rencontre dans la ville
Qu’un abbé que son ombre suit.

Sa redingote fait soutane
Et lui tombe jusqu’aux talons.
Il porte un feutre aux bords très longs,
Culotte courte et grande canne.

Cet abbé chemine en priant,
Et seul, au milieu de la rue.
Tout noir, il fait sa tache crue
Sur le ciel tendre et souriant.

Parme, octobre 1866.


FRA BEATO ANGELICO.


Avant le lever du soleil,
Quand aux yeux il n’apporte encore
Qu’un pressentiment de l’aurore.
Et qu’il blanchit plus qu’il ne dore
Les champs émus d’un lent réveil,

Au jour qui commence de croître,
La vitre luit sous les bandeaux,
Et les colonnettes du cloître
Sentent l’éveil des passereaux;