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AU PIED DU MUR
PROVERBE

PERSONNAGES.
TRISTAN.
GABRIELLE.
UN JARDINIER (personnage muet).

(L’extrémité du parc d’un pensionnat de demoiselles dans les environs de Paris. — Mur au fond. — Grands arbres, allée sablée. — Un banc dans un massif, à droite.)

SCÈNE PREMIÈRE.
GABRIELLE, assise sur un banc, dans le massif ; elle tient un livre à la main et lit.

« Philippe avait répudié l’altière Olympias pour épouser Cléopâtre, nièce d’Attale. Alexandre, irrité… » (A elle-même.) Les portes de la pension s’ouvrent enfin pour moi, j’embrasse mes petites compagnes qui envient mon sort, je dis adieu à madame qui me fait un beau sermon que je n’écoute pas ; je monte en voiture, et fouette, cocher ! J’arrive au château… Ah ! mon Dieu, quel tapage ! quel vacarme ! Aboiemens, hourras, fanfares ! C’est le retour de la chasse, le cerf a été forcé. — Mon oncle, mon cher oncle ! c’est moi, Gabrielle !… Et mon oncle me presse sur son cœur en sonnant l’hallali, ton ton, tontaine et ton ton… (Elle lit.) « Alexandre, irrité de l’affront fait à sa mère, la conduisit… » (A elle-même.) Quel est le chasseur de mon oncle qui deviendra mon mari ?… C’est encore pour moi un bel inconnu dessiné en forme de point d’interrogation. Dieu ! que je m’ennuie ! (Elle lit.) «… de