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dans les amphithéâtres des cours du Conservatoire des arts et métiers, offrent toutes les garanties désirables contre l’accumulation du gaz d’éclairage[1].

Divers procédés et appareils imaginés dans ces derniers temps pour déceler les fuites de gaz ont utilement complété les mesures de sécurité antérieurement prises par l’administration, et que l’on vient de rappeler. Un des moyens les plus simples de constater les déperditions du gaz, à la portée de tous les consommateurs qui disposent d’un compteur mécanique, ressemble à celui que les compagnies elles-mêmes emploient pour trouver les points des conduites où les fuites se déclarent. Dans ce cas, laissant la communication établie entre le gazomètre, le compteur et la conduite à vérifier, on intercepte successivement le passage du gaz dans celle-ci à l’aide de valves spéciales, en s’éloignant par degrés du compteur jusqu’à ce que l’on arrive à l’une de ces valves, qui, quoique hermétiquement fermée, n’empêche pas le gaz de s’écouler dans une certaine mesure que détermine le compteur de l’usine : c’est précisément le volume ainsi écoulé et mesuré qui représente la quantité perdue par la fuite. Or cette déperdition ne peut avoir lieu dans la conduite qu’entre la valve précédente et celle que l’on vient de fermer. Dès lors la recherche devient facile, puisqu’elle est ainsi restreinte à un espace peu étendu. Quant aux fuites qui se manifestent à l’intérieur des habitations, on les peut constater de même, après avoir fermé les petits robinets de tous les becs, en donnant accès au gaz dans les tubes de distribution. S’il n’existe aucune déperdition, le compteur ne sera pas mis en mouvement ; dans le cas contraire, le gaz qui s’introduit dans ces tubes, à mesure que les quantités perdues lui font place, imprime au compteur un mouvement de rotation que les aiguilles traduisent en mesures apparentes, à l’extérieur, sur les cadrans.

Un ingénieux appareil inventé par M. Maccaud sert à découvrir à la fois les fuites et les points du parcours où elles ont lieu sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours au compteur : il suffit d’adapter près de l’origine du tube distributeur un petit ajustage qu’on maintient habituellement clos par un obturateur à vis. Lorsqu’on veut faire une vérification, le gros robinet extérieur qui amène le gaz étant d’abord fermé, on substitue à l’obturateur une petite pompe foulante à l’aide de laquelle on comprime de l’air simultanément dans le tube distributeur et dans toutes ses ramifications. Alors le manomè

  1. Grâce à l’appel d’une puissante cheminée d’aérage, l’air nouveau, porté à une température douce et régulière, arrive en telle abondance dans le liant de ces salles, qu’il représente pour chaque personne un volume de 60 mètres cubes ou 30,000 mitres pour 500 auditeurs.