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ÉCONOMIE RURALE
DE LA BELGIQUE


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I.

LES FLANDRES.


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L’économie rurale des Flandres présente un champ facile d’observations instructives à celui qui veut étudier les questions encore si controversées de la constitution de la propriété et de l’organisation de la culture ; elle peut aussi offrir quelques exemples utiles à suivre dans les pays dont les lois et les conditions sociales se rapprochent de celles de la Belgique. Nous voudrions essayer de la faire apprécier d’une façon complète d’après quelques documens récens, complétés par nos propres recherches ; mais d’abord il faut dire quelques mots du théâtre où s’exerce l’agriculture flamande et des événemens historiques qui ont contribué à lui donner ses caractères distinctifs.

Souvent, lorsqu’on veut citer un pays fertile, on parle des campagnes plantureuses, des grasses terres des Flandres. L’expression est acceptée, mais elle est loin d’être juste ; en effet, le sol de ces deux provinces est en grande partie composé de terres maigres, légères, sablonneuses, qui ressemblent beaucoup plus aux landes de la Gascogne qu’aux riches plaines de la Flandre française. Les bruyères, les marais et les dunes de la Campine belge donnent encore l’idée de ce qu’étaient primitivement les champs si bien cultivés qui entourent Gand et Bruges, avant d’avoir été façonnés et fécondés par le travail de cinquante générations. La partie méridionale, qui touche au département du Nord et au Hainaut, appartient