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instant par le rayonnement la chaleur que lui envoie le soleil, l’atmosphère ne parvient pas à se réchauffer, et la température décroît ; l’air s’épaissit et pèse davantage sur le baromètre, dont il détermine l’élévation. Il existe donc des accidens locaux pour les marées atmosphériques comme pour les marées océaniques. Seules, les causes qui tiennent aux lois générales par lesquelles est régie l’atmosphère se retrouvent partout les mêmes, et l’altitude n’exerce à cet égard aucune influence particulière. Les hautes régions de l’air, comme les couches les plus basses, ne sauraient se soustraire à l’action de la marche annuelle du soleil. Les tableaux numériques dressés par MM. Schlagintweit montrent que, si l’on observe deux jours de suite à la même heure, pendant différens mois, les hauteurs moyennes du baromètre, on obtient des chiffres sur lesquels l’altitude du lieu d’observation n’a aucune influence. C’est ce que Humboldt avait déjà constaté en Amérique.

Quant aux variations du baromètre suivant les saisons, la marche reparaît à peu près la même, pourvu qu’on prenne soin de défalquer des chiffres obtenus les nombres qui représentent la pression de la vapeur dans l’air. Cette pression vient s’ajouter à celle de l’atmosphère proprement dite, et en contrarie les mouvemens périodiques. Pour qu’il y ait comparabilité entre les résultats fournis pour chaque mois, il faut ramener les hauteurs barométriques à celles de l’air sec correspondantes. Alors se montre l’influence exclusive de la marche du soleil sur la masse gazeuse qui nous enveloppe.

Dès qu’au printemps les jours deviennent plus longs, le minimum de température du matin a lieu plus tôt, et le minimum barométrique se rapproche de minuit. En été, alors que les différences de température sont plus prononcées, la variation diurne devient aussi plus forte. On a reconnu depuis longtemps déjà que la pression atmosphérique diminue à mesure que le soleil approche du zénith. Léopold de Buch l’a constaté le premier, et l’un des plus célèbres physiciens de Berlin, Dove, a pris ce fait comme point de départ d’intéressantes recherches. Dans nos climats, la hauteur du baromètre diminue à partir du mois de janvier et augmente généralement à partir de novembre. La colonne de mercure se maintient l’hiver et l’été à une hauteur moyenne plus grande qu’en automne et au printemps. On observe dans l’année deux minima, l’un en avril et l’autre en novembre. MM. Schlagintweit ont pu s’assurer dans les Alpes que cette marche annuelle se reproduit au sommet des montagnes comme dans nos plaines ; mais il est à noter, ainsi que je le faisais tout à l’heure, que la hauteur de la colonne barométrique ne dépend pas seulement du poids intrinsèque des couches d’air, qu’elle est aussi subordonnée à la quantité de vapeur d’eau répandue dans l’at-