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n’était pas un acte spontané du pouvoir, mais l’exécution d’une demande formée par les intéressés. L’esprit public commençait à s’éveiller, le pays ne comptait plus sur son gouvernement et aspirait vaguement à faire lui-même ses affaires.

La généralité de Paris comprenait les départemens de la Seine, de Seine-et-Oise, de l’Oise, de Seine-et-Marne, une partie d’Eure-et-Loir et de l’Yonne ; elle se divisait en vingt-deux élections, qui avaient pour chefs-lieux Paris, Beauvais, Compiègne, Mantes, Pontoise, Senlis, Dreux, Montfort, Meaux, Coulommiers, Rozay, Étampes, Melun, Provins, Nemours, Montereau, Sens, Nogent, Joigny, Saint-Florentin, Tonnerre et Vézelay. La société nouvellement créée devait se partager en quatre bureaux, dont le premier devait tenir ses séances à Paris, le second à Meaux, le troisième à Beauvais, le quatrième à Sens. Le bureau de Paris devait se composer de vingt membres, et chacun des trois autres de dix. En qualité de commissaire du roi, l’intendant de la généralité avait séance et voix délibérative dans toutes les assemblées. Les membres désignés pour la première fois par le roi pour former le bureau de Paris étaient : l’abbé Lucas, chanoine de Notre-Dame : Favre-d’Aunoy, procureur-général de la congrégation de Sainte-Geneviève ; dom Basson, grand-prieur de l’abbaye de Saint-Germain des Prés ; dom Rousseau, abbé régulier de l’abbaye du Pin et proviseur du collège de Saint-Bernard ; le prince de Tingry, le comte de Guerchy, le comte d’Hérouville, le bailli de Fleury ; Rolland de Challerange, conseiller au parlement ; le chevalier Turgot, Paris Du Verney, le baron d’Ogilvy, le marquis de Turbilly ; l’abb& Berthier, abbé de Vézelay ; de Boisemont, fermier-général : de Garsault ; Le Roy, lieutenant des chasses à Versailles ; Navarre, Pépin ; Palërnei trésorier-général du duc d’Orléans, secrétaire perpétuel.

En lisant ces noms, aujourd’hui couverts du silence et de l’obscurité de la mort, et qui étaient alors ceux d’hommes « zélés pour le bien public et se portant avec autant d’empressement que d’intelligence à l’amélioration de l’agriculture, » on se demande si la renommée répand bien justement ses faveurs. Voila vingt personnages en possession, il y a seulement cent ans, d’une notoriété suffisante pour qu’on les ait jugés dignes de représenter à Paris le plus grand des intérêts nationaux, et bien peu d’entre eux ont laissé un