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DU


SYSTEME PROHIBITIF


EN FRANCE


DANS SES RAPPORTS AVEC LES CLASSES OUVRIERES


ET AVEC LES INTERETS BRITANNIQUES





I. Rapport de M. Mimerel au conseil-général du Nord (session de 1856) sur le vœu à émettre au sujet du projet de loi portant retrait des prohibitions. — II. Plus de prohibition pour les filés de coton, par M. Jean Dollfus, Paris 1855.





O fortune propice ! faisons des libations aux dieux ! La littérature française vient de s’enrichir d’une nouvelle production de M. Mimerel ; c’est un rapport au conseil-général du Nord sur le projet de loi portant retrait des prohibitions auquel le corps législatif, au grand étonnement du public, fit le médiocre accueil que l’on connaît. Cette production est d’une haute importance. Ce n’est pas qu’elle ait un grand mérite littéraire : c’est d’un français assez négligé, on y rencontre des phrases qui rappellent cette sorte de latin qu’on nomme le latin de cuisine, et çà et la des métaphores qui feront dresser les cheveux sur la tête à M. Villemain. Le fond de cette œuvre est-il supérieur à la forme ? Non, la pensée ne s’y recommande ni par l’élévation ni par la justesse, et la dialectique en est faible ; mais qu’importent ici le style et la philosophie ? Les autres écrivains de notre temps, ceux-là même qui tiennent le sceptre de la littérature française, que font-ils, à quoi réussissent-ils ? Le résultat de toutes leurs veilles est de nous intéresser à Mme de Longueville, à Cromwell ou à la comtesse de Stafford, à Marie Stuart ou à Charles-Quint,