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attributions embrassent la perception du kharadj ou capitation pour le compte du gouvernement, le règlement des contestations qui s’élèvent entre leurs coreligionnaires, l’administration et la surveillance des hôpitaux et des écoles, les secours à distribuer aux pauvres, et autres affaires de régime intérieur. Le patriarche arménien a, pour le seconder dans l’exercice de ces soins, un conseil civil (kaghakagan joghov) qui fonctionne à côté du synode ecclésiastique, et qui se compose de 19 membres laïques, rééligibles, comme ceux de ce synode, tous les deux ans.

On évalue à 240 ou 250,000 le chiffre des Arméniens unis, le seizième environ de la nation. Ils sont répandus principalement dans l’Asie-Mineure, en Pologne, en Autriche et dans les principautés danubiennes. Il s’en trouve aussi un assez grand nombre à Constantinople (17,000), dans la Syrie ainsi que dans les provinces russes du Caucase. La ville d’Akhaltzikhe en compte à peu près 4,000. Il y en a pareillement à Tiflis et dans les autres villes de la Géorgie. Dans la plaine qui s’étend au pied septentrional du mont Ala-Gueuz, et qui formait autrefois une portion du plateau de Schirag, il existe des villages entièrement catholiques. La conversion de ces populations au catholicisme est l’œuvre des religieux de différens ordres que les papes leur ont envoyés à partir du commencement du XIVe siècle. Le premier de ces missionnaires fut le dominicain Barthélemi de Bologne (1314), qui devint archevêque de Nakhitchévan, siège qui fut occupé longtemps après lui par les religieux du même institut. Sous la direction de Jean de Kerni, élève de Barthélemi, se forma une association dont les membres, adoptant l’habit de saint Dominique et le nom de frères unis ou unitaires (ounitork), se proposèrent pour but la réunion des deux communions arménienne