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BEAUMARCHAIS


SA VIE, SES ÉCRITS ET SON TEMPS.


VII.

LE BARBIER DE SÉVILLE. — PROCÈS AVEC LA COMÉDIE-FRANÇAISE. — LES AUTEURS ET LES ACTEURS AU XVIIIe SIÈCLE.[1]


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I. — LES TROIS MANUSCRITS DU BARBIER. — LA REPRÉSENTATION ET LE COMPLIMENT DE CLÔTURE.

Avec le Barbier de Séville Beaumarchais entre comme auteur dramatique dans la voie des grands succès et en même temps des grandes tribulations. Sa première comédie, avant de pouvoir se produire sur la scène, rencontra presque autant d’obstacles que la seconde, et subit diverses transformations dont il faut rendre compte.

Joué en février 1775, le Barbier avait été composé en 1772 : c’était d’abord un opéra-comique dans le goût du temps, que l’auteur destinait aux comédiens dits italiens, alors en possession de jouer ces sortes d’ouvrages[2]. L’échec complet de son second drame des

  1. Voyez les livraisons des 1er et 15 octobre, 1er et 15 novembre 1852, 1er janvier et 1er mars 1853.
  2. Ce qu’on appelait alors la Comédie-Italienne ne ressemblait ni à notre Théâtre-Italien ni à notre Opéra-Comique : c’était un théâtre mixte entre la Comédie-française et le théâtre de Nicolet. On y jouait tantôt des farces tirées du répertoire italien, tantôt des opéras-comiques beaucoup plus simplifiés que les nôtres, et qui en général sont plutôt des vaudevilles avec couplets que des compositions musicales bien compliquées. Voici du reste une affiche que j’extrais d’un numéro du Journal de Paris de 1770 qui prou-