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L’ASTRONOMIE EN 1852 ET 1853.


1850.
Victoria
Hind III
Londres.
1850.
Égérie
Gasparis III
Naples.
1851.
Irène
Hind IV
Londres.
1851.
Eunomia
Gasparis IV
Naples.
1852.
Psyché
Gasparis V
Naples.
1852.
Thétis
Luther
Dusseldorf.
1852.
Melpomène
Hind V
Londres.
1852.
Fortuna
Hind VI
Londres.
1852.
Massalia
Chacornac
Marseille.
1852.
Lutetia
Goldschmidt
Paris.
1852.
Calliope
Hind VII
Londres.
1852.
Thalie
Hind VIII
Londres.

On sera peut-être surpris du grand nombre de petites planètes que MM. Hind et Gasparis ont ajoutées et ajouteront sans doute encore au groupe placé entre Mars et Jupiter, Pour juger du mérite et de l’immensité du travail nécessaire pour découvrir des astres d’un si faible éclat, il nous suffira de dire que c’est en intercalant sur une carte d’étoiles déjà faite toutes les petites étoiles que le télescope peut atteindre, que l’on arrive, en y regardant bien soigneusement, à reconnaître que quelques-uns de ces points brillans ont changé de place et sont de véritables planètes dont on assigne ensuite la distance au soleil et le temps de la révolution. C’est ainsi qu’en 1846 M. Galle, à Berlin, sur les indications de M. Leverrier, reconnut la planète Neptune. Tout le monde sait encore qu’Uranus fut trouvé en 1781 par William Herschel. Quant aux planètes visibles à l’œil nu, on est libre de faire remonter jusqu’à Adam la date de leur première observation.

Les astronomes, si heureusement récompensés de leurs travaux en 1832 par la conquête de huit planètes, petites sœurs de notre terre, ne l’ont pas été moins dans la découverte des comètes télescopiques, c’est-à-dire invisibles à nos yeux sans l’aide des instrumens d’observatoire. Mais quel intérêt le public peut-il prendre aujourd’hui à l’un de ces mille petits nuages du chaos arrivant des profondeurs du ciel pour y retourner à jamais, incapables de servir ou de nuire, et si légers qu’on peut dire à la lettre que, sous le rapport de leur ténuité, de leur peu de solidité, de leur peu de substance matérielle enfin, ces astres, — plus légers cent mille fois que l’air qui constitue le souffle des vents, — ces astres, disons-nous, sont sur l’extrême limite de l’existence ? Il est difficile même de bien se figurer à quel point est diffuse la matière nuageuse dont ils sont formés. En empruntant aux anciens alchimistes l’expression par laquelle ils désignaient une certaine vapeur métallique très légère, nous dirons que les comètes sont un rien visible. Elles n’ont pour nous pas d’autre qualité, d’autre propriété physique que leur visibilité. — Eh bien ! alors, me disait un interlocuteur enchanté d’en finir avec les comètes, s’il en est ainsi, — comète, que me veux-tu ?

Je serais cependant fâché de diminuer l’importance scientifique réelle de ces astres, et surtout celle des quatre comètes à révolution fixe que nous connaissons déjà : savoir, celles qui portent les noms de Halley, de Encke, de Biéla, et de notre compatriote M. Faye. Ces comètes inutiles au public ont vérifié la loi de Newton sur l’attraction, permis de sonder les cieux autour