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LES BEAUX-ARTS


ET


L'EXPOSITION DE 1852 EN ANGLETERRE.




L’exposition de Royal Academy à Londres, — qui a lieu tous les ans pendant les mois de mai, juin et juillet, — ne peut se vanter d’une origine aussi reculée que celle du Salon de Paris. Ce fut seulement en 1780 que les appartemens de Sommerset-House s’ouvrirent à la première exhibition anglaise, tandis que, dès 1651, l’Académie royale de peinture et de sculpture avait été transférée du Louvre au Palais-Royal, où, peu de temps après, elle organisa, dans la cour, sa première exposition. Par cette date, on voit que la France prit l’avance de plus d’un siècle et demi sur l’Angleterre pour se donner une académie royale, et déjà, deux cents et quelques années auparavant, les peintres de Paris avaient fondé une association sous le titre d’Académie de Saint-Luc. Ainsi les arts plastiques ont eu rang et nom de ce côté du détroit plusieurs siècles avant de recevoir pareille charte en Angleterre.

Ce serait toutefois une erreur de supposer que, pendant ce laps de temps, la peinture et la sculpture n’eussent point pris pied sur le sol anglais. Quoiqu’elles n’y fussent représentées alors par aucun corps constitué, elles y étaient cultivées et y avaient même un long passé. À partir du XIe siècle, nous voyons le plus précoce des beaux-arts, l’architecture, commencer à couvrir le pays de ce magnifique ensemble de cathédrales et d’édifices séculiers qui fait encore un de ses ornements distinctifs. Au XIIe siècle, trois cents nouveaux monastères surgissent dans le royaume, et leurs restes importans sont toujours là pour attester quels rapides progrès s’accomplirent dans la composition et l’exécution architecturales. Parmi les abbayes, on peut citer celle