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une autorité sur les autres, et au choix des professeurs chargés de répandre l’instruction dans les séminaires et les écoles.

Telles sont, dans leurs termes les plus généraux, les conditions attachées à la reconnaissance. Veiller à ce que les besoins religieux des populations reçoivent satisfaction, exercer la tutelle sur les intérêts matériels des établissemens du culte, empêcher les déviations qui pourraient altérer la doctrine ou compromettre le sacerdoce, telle est la pensée qui a dicté ces conditions. Suivons ce système dans son application aux divers cultes actuellement reconnus. Ces cultes sont au nombre de trois : le culte catholique, les cultes protestans, le culte israélite. Nous les plaçons dans l’ordre du nombre des fidèles.


III

Professé par la très grande majorité des Français, le culte catholique embrasse toute la république dans ses circonscriptions. Le territoire de la France est divisé en sièges métropolitains ; les sièges métropolitains sont divisés en diocèses, les diocèses en cures et succursales. À ces titres ecclésiastiques sont attachés les archevêques, les évêques, les curés, les desservans. L’église catholique a en outre pour ministres des vicaires, des chapelains, des aumôniers ; elle a, dans l’ordre de l’enseignement, des directeurs et professeurs de séminaires ; dans l’ordre de la prédication, des prêtres diocésains et extradiocésains, et, dans l’ordre de l’administration, des vicaires-généraux. Parmi les élémens nombreux dont se compose son organisation, il en est deux qui forment, si l’on peut ainsi parler, ses cadres, et dans la sphère desquels sont placés tous les autres : ce sont le diocèse et la paroisse. Sous le rapport de la discipline et de la hiérarchie, les diocèses sont métropoles ou évêchés, les paroisses cures ou succursales ; mais, quant au service divin et à l’administration, les diocèses et les paroisses sont semblables entre eux. Le métropolitain est l’évêque de son diocèse, le desservant est le curé de sa succursale.

Le diocèse est le domaine ecclésiastique de l’évêque. L’évêque en a le gouvernement spirituel, il y est le conservateur de la foi et de la discipline. Il propage la doctrine par l’enseignement et peut la venger par des censures. L’impression des livres d’église, heures et prières, ne peut avoir lieu qu’avec sa permission. C’est un droit de haute surveillance qui tend à préserver les livres saints de toute altération et à prémunir les fidèles contre des publications hétérodoxes ou même incorrectes et irrégulières ; ce n’est point une propriété qui puisse se vendre comme l’œuvre d’un écrivain. L’évêque fixe la discipline par ses rituels, ses mandemens, ses ordonnances synodales, et il la maintient par sa juridiction correctionnelle. Il est tenu de résider dans le