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« Demain et vendredi, nous discutons l’élection de Westminster. Ne soyez pas étonné si par le prochain ordinaire vous apprenez que nous l’avons perdue également. Bonne nuit. »


« Jeudi, six heures, 17 décembre.

« ….. Votre ami M. Fane n’a pas voulu hier soir venir voter pour nous, et il ne votera pas jusqu’après l’élection de Westminster[1]. Il est entré au parlement par le duc de Bedford et se refuse à le désobliger dans cette occasion. Nous nous étions flattés d’un meilleur succès, car vendredi dernier, après avoir siégé jusqu’à deux heures du matin, nous avons emporté une élection du Cornouailles en quatre divisions, la première avec une majorité de six, puis de douze, puis de quatorze, puis enfin de trente-six. Vous ne pouvez imaginer le zèle des jeunes gens de chaque côté. Lord Fitzwilliam, lord Hartington et mon ami Coke, parmi les nôtres, sont aussi ardens que possible. Lord Quarendon et sir Francis Dashwood sont aussi violens de leur côté. Le premier par le souvent et bien. Mais je ne vous entretiens que du parlement. C’est qu’en vérité toutes nos idées en sont remplies, et vous-même n’êtes pas fâché d’être au courant d’affaires si importantes. L’opposition, qui invente toute sorte de moyens pour tuer sir R., projette de nous faire siéger les samedis. Que cela est ignoble, infâme ! quel scandale ! Ne pouvant le renverser par les moins plausibles moyens, l’assassiner en lui refusant le grand air et l’exercice !

« Il s’est passé une chose étrange samedi dernier, bien étrange, mais bien anglaise. Un certain Nourse, un vieux joueur, a dit dans un café qu’un membre, M. Shuttleworth, ne faisait que semblant d’être malade. Cela fut dit à lord Windsor, son ami, qui s’est querellé avec Nourse, et celui-ci lui a envoyé un cartel. Mylord a répondu qu’il ne voulait pas se battre avec lui, qui était trop vieux. L’autre réplique qu’il n’est pas trop vieux pour se battre au pistolet. Lord Windsor refuse encore. Nourse, furieux, rentre chez lui et se coupe la gorge. Voilà une des sottes façons dont les hommes sont faits. »


« Veille de Noël, 1741.

« ….. Jeudi dernier, je vous ai écrit un mot de notre échec pour l’élection du président du comité. Cet hiver n’est que hauts et bas. Le jour suivant, vendredi, nous avons eu victoire complète. M. Pultney réclama tous les papiers et lettres, etc., de la correspondance entre le roi et la reine de Hongrie et leurs ministres. Sir R. consentit à donner toutes les pièces relatives à cette affaire, en ne demandant d’exception que pour les lettres écrites par les souverains eux-mêmes. Il y eut division, et nous l’emportâmes à 237 contre 227. Ils demandèrent alors les pièces qui concernent la France, la Prusse et la Hollande. Sir R. les pria de différer la demande de celles de la Prusse jusqu’à la fin de janvier, époque où une négociation serait terminée avec cette puissance, qui pourrait la rompre, si elle apprenait qu’on dût la rendre publique. M. Pultney

  1. A Westminster, le gouvernement avait porté sir Charles Wager, premier lord de l’amirauté, et lord Sundon, un des lords de la trésorerie, contre l’amiral Vernon et Charles Edwin, qu’on appelait Numps Edwin. Les premiers triomphèrent ; mais, le public étant fort agité et menaçant, on avait, par l’ordre de lord Sundon, précipité la clôture et fait venir des troupes. La proclamation du résultat s’était faite au milieu des soldats.