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SOUVENIRS D'UNE STATION


DANS LES MERS DE L'INDO-CHINE




LES PORTS DE LA CHINE. - NING-PO. - CHOU-SAN. - AMOY.[1]




I

Le 11 février 1849, après avoir déployé pendant quinze jours aux yeux étonnés des Chinois du nord un drapeau que, depuis la campagne de l’Alcmène, ils n’avaient pas vu flotter, nous avions quitté le port de Shang-hai. Mouillés à la hauteur du village de Wossung et prêts à reprendre la mer, nous attendions depuis vingt-quatre heures que le vent et la marée nous permissent de franchir la barre du Wampou pour rentrer dans le Yang-tse-kiang, quand un clipper américain, donnant à pleines voiles dans la rivière, vint jeter l’ancre près de la Bayonnaise.

Les nouvelles que ce navire apportait de Hong-kong étaient faites pour nous rappeler la nécessité d’éviter tout délai inutile, si nous voulions, fidèles à nos premiers projets, visiter, avant de reprendre notre station sur les côtes méridionales de la Chine, les ports de Ning-po, de Chou-san et d’Amoy. — On se rappelle que la convention conclue entre sir John Davis et le vice-roi Ki-ing avait fixé au 6 avril 1849 l’ouverture des portes de Canton ; la population turbulente de cette grande

  1. Voyez les livraisons des 1er septembre, 15 octobre et 1er décembre 1851, du 15 janvier et du 15 mars 1852.