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quatre historiens qui s’étend jusqu’à l’an 1647 ; ces observations forment la troisième partie du catalogue. Les annales de la dynastie actuelle des Mantchoux n’ayant pas encore été publiées, M. Biot n’a pu faire connaître les dernières observations jusqu’à ce jour.

Des trois périodes que M. Biot a résumées en autant de tableaux, la plus importante est celle de la dynastie des Soung, comprise entre l’an 960 et 1275 de notre ère. Dans cet intervalle de trois siècles, les observateurs chinois ont enregistré 1,479 météores. On remarquera combien ce nombre surpasse celui des apparitions glanées parmi les écrivains occidentaux : il est vrai que ceux-ci ne les notaient que par hasard, tandis qu’en Chine un bureau était spécialement consacré à l’observation des météores ; mais on remarquera aussi que depuis juillet 1841 jusqu’à la fin de février 1845, c’est-à-dire en trois ans et huit mois seulement, 5,302 météores ont pu être notés en Europe, grace à un mode régulier d’observation appliqué à l’étude de ces phénomènes par les auteurs d’un curieux mémoire sur les étoiles filantes, M. Coulvier-Gravier et M. Saigey, celui-ci bien connu par ses importans travaux sur la physique du globe. On comprendra sans peine que ce nombre, qui est en soi beaucoup plus considérable que celui des météores notés en Chine, l’emporte aussi infiniment par la valeur des observations, qui sont toutes comparables, ayant été faites par les mêmes observateurs. « En donnant ces courts extraits de tous les catalogues précédens, dit M. Saigey, nous n’avons d’autre but que d’en signaler l’existence ; plus tard nous en discuterons le contenu en prenant pour terme de comparaison nos propres observations et les lois qui en ont été déduites. Nous sommes persuadé qu’il est impossible d’apprécier les observations anciennes quand on n’en a pas fait soi-même un très grand nombre et qu’on ne les a pas discutées avec soin. C’est ainsi que l’on peut amender les fausses interprétations des auteurs de ces catalogues. Cependant on leur doit rendre ici justice pour la peine qu’ils se sont donnée en compulsant les vieilles chroniques et les annales des peuples étrangers. Il serait à désirer que de semblables recherches fussent faites dans les auteurs arabes. Ceux-ci n’ont pu cultiver l’astronomie sans observer les grands météores et les apparitions extraordinaires d’étoiles filantes. On en a déjà donné quelques citations curieuses, mais il reste là-dessus un travail spécial à entreprendre. »

Il n’est pas sans intérêt, on le voit, de rechercher dans les monumens du passé quelques traces des météores qui se sont montrés dans notre ciel ; mais il est encore plus intéressant, on le voit aussi, d’observer assidûment et systématiquement les météores actuels. Les observations modernes donnent foi et, créance aux observations anciennes ; elles permettent d’en tirer parti et de les faire entrer dans la discussion du phénomène. Ceci s’applique à toutes sortes de notions non-seulement