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à une coquette que Voiture appelle Bélise. N’y a-t-il donc ni élévation ni force dans les vers suivans :

Cette unique beauté dont vous êtes ornée
N’aura jamais pouvoir sur une ame bien née.
Votre empire est trop rude et ne saurait durer ;
Ou, s’il s’en trouve encor qui puissent l’endurer,
Avec tant de mépris et tant d’ingratitude,
Ce sont des cœurs mal faits nés à la servitude,
Ou de mauvais esprits qui des cieux en courroux
Ont eu pour châtiment d’être amoureux de vous.
De louange et d’honneur vainement affamée,
Vous ne pouvez aimer et voulez être aimée[1], etc.

  1. T. II, p. 87. — La première édition de Voiture est celle donnée par son neveu Pinchesne presque immédiatement après sa mort, en 1650, in-4o, et qui est dédiée à Condé. Il y en avait déjà une septième édition, in-12, en 1665. La dernière et la plus complète est celle de 1745, 2 vol. petit in-8o. C’est celle que nous citerons.