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DU TRAVAIL


ET DES CLASSES LABORIEUSES


DANS L'ACIENNE FRANCE.




I. — Histoire de la Classe ouvrière, depuis l’esclave jusqu’au prolétaire de nos jours, par M. Robert (du Var), 9 vol. 8°, 1845-1850.
II. — Le Livre d’or des Métiers, histoire des Corporations ouvrières, etc.., par MM. Paul Lacroix et Ferdinand Seré, 6 vol. in-8o, 1850.

III. — Histoire des Anciennes Corporations d’arts et métiers de la ville de Rouen, par M. Onin-Lacroix, 1 vol. in-8o, 1849.

IV. — L’Europe en 1848, ou Considérations sur l’Organisation du Travail, le Communisme et le Christianisme, par M. l’abbé Gaume, 1 vol. in-8o, 1849.




Le moyen-âge présente un singulier phénomène. La société est assaillie par des maux sans nombre ; une plainte amère et profonde sort de chaque siècle : cette plainte, d’âge en âge, est répétée par l’histoire, et jusqu’à la renaissance, parmi ceux qui souffrent, qui discutent et qui pensent, personne ne cherche dans la constitution sociale et les lois, la cause et le remède des misères et des douleurs qui frappent fatalement chaque génération. L’esprit humain, dompté par la foi, accepte le mal comme le châtiment inévitable d’une faute héréditaire, et, en présence des réalités les plus désastreuses, son activité se concentre tout entière sur les abstractions de la métaphysique religieuse. Ce n’est point à la société, mais au dogme ou à l’église que s’attaquent les novateurs et les utopistes. Chaque réformateur s’annonce comme un prophète : la lutte