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nouvelles lumières. Louis-Philippe avait veillé lui-même à ces progrès intérieurs du Louvre ; il les suivait assidûment dans ses visites quotidiennes[1]. La monarchie consacrait au Musée une dépense de 992,000 francs (année moyenne de 1838 à 1847) ; dès les premiers jours de son avènement, le gouvernement provisoire a réduit d’un tiers cette liste civile des beaux arts.

À côté du musée du Louvre, que le roi Louis-Philippe avait traité comme le sanctuaire et la grande école de l’art, venaient naturellement se placer les manufactures de Sèvres, des Gobelins et de Beauvais. Grace à de larges sacrifices, ces établissemens anciens, symboles de l’art industriel, ne déchurent pas du rang qui leur appartenait sous Louis XIV et sous Louis XV. Le roi Louis-Philippe aimait surtout à suivre les travaux de la manufacture de Sèvres et à visiter les habiles artistes qui y font revivre les succès et la renommée de leurs prédécesseurs. M. Brongniart, le vénérable et savant ami de Cuvier, avait été chargé en 1801, par le premier consul, de réorganiser et de diriger la manufacture de Sèvres ; le roi le trouva encore et le maintint

  1. Le tableau suivant embrasse le développement successif des collections du Louvre.
    DÉPENDANCES DU MUSÉE :


    SOUS L’EMPIRE SOUS LA RESTAURATION SOUS LOUIS-PHILIPPE
    La Grande-Galerie idem idem
    La Galerie des Antiques idem idem
    La Galerie des Dessins 5 salles de sculpture moderne idem
    Le Musée Charles X, composé de 10 salles Galeries assyriennes
    La Galerie des Dessins Plâtres antiques dont le Musée ne possède pas les originaux
    Le Musée de Marine, composé de 4 salles Antiquités algériennes
    Monumens de l’Égypte
    Moulage de divers monumens du moyen-âge
    Le Musée Charles X, composé de 10 salles
    Galerie des Dessins (11 salles)
    Musée espagnol (5 salles)
    Collection Standish (7 salles)
    École française
    Copies faites par les élèves de l’école de France à Rome
    Musée de Marine (11 salles.)
    Le nombre des gardiens s’élevait à 17 Le nombre des gardiens s’élevait à 25 sous Louis XVIII, et à 34 sous Charles X Le nombre des gardiens s’élevait à 67 sous le règne de Louis-Philippe


    L’accroissement des collections antiennes et le classement des nouvelles ont eu lieu par les soins et sous la direction de M. le comte de Forbin de 1830 à 1841, et de son digne successeur, M. de Cailleux, de 1841 à 1848.