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REVUE DES DEUX MONDES.



Scène XVI.

Les mêmes, moins BOUCHARD.
LE CONNÉTABLE, à Dardois et à d’Andelot.

Oui, c’est un drôle, je le sais, je le leur ai dit ; mais ce qui est fait est fait. Dardois, avertissez nos gens que nous allons partir. (Dardois sort.) — Mon cher d’Andelot, je vivrais encore soixante-douze années que je ne m’en consolerais pas. Les insensés ! se perdre à plaisir ! ne rien écouter ! Savez-vous ce que je m’imagine ? Il doit y avoir encore quelque femme là-dessous.

D’ANDELOT.

Vous croyez ?

LE CONNÉTABLE.

Avec ces galans, voyez-vous, c’est toujours là qu’il faut viser… Faites donc des projets, liez-vous, pour une partie sérieuse, à de tels sansonnets ! Non, non. La leçon sera bonne, et, s’ils s’en tirent cette fois, nous ne ferons pas long-temps ménage ensemble. — Allons, mon neveu, quittons ce château… Mais que nous veut cet homme ?



Scène XVII.

Les mêmes, STEWART.
STEWART, dans une extrême agitation.

Parti !… est-il vrai ? M. le prince est parti !… parti pour Orléans ?…

D’ANDELOT.

Oui, mon ami ; qu’avez-vous donc ?

STEWART.

Ils m’ont garrotté, monseigneur… Comment, parti !… Ah ! ma pauvre maîtresse !…

LE CONNÉTABLE.

Encore un fou ! Morbleu ! quelle journée !

STEWART.

Parti !… que va-t-elle dire !… Qu’on me donne un cheval, vite un cheval, au nom du ciel !

D’ANDELOT.

C’est à n’y rien comprendre.

JOUVENEL, s’approchant de d’Andelot.

Je connais cet homme, monseigneur ; il est au service du jeune roi, (baissant la voix) et secrètement au nôtre ; presbytérien d’Ecosse.

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STEWART, reconnaissant Jouvenel.

Ah ! monsieur Jouvenel, un cheval, je vous en conjure, que je coure après le prince. Je suis sûr qu’on l’a trompé ! Cet indigne Bouchard !…