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DU


PASSÉ ET DE L’AVENIR


DU SOCIALISME.


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Je ne viens pas combattre le socialisme ; tout a été dit contre lui. On l’a vu triomphant il y a quelques mois ; le voilà devenu l’objet de la raillerie et de la malédiction universelles. Vaincu sur le terrain de la discussion scientifique, terrassé dans l’arène ensanglantée des partis, il a également armé contre sa domination d’un jour la raison cultivée des esprits d’élite et l’aveugle, mais infaillible instinct de la conscience populaire.

Le but que je me propose n’a rien d’agressif. S’il est une chose qui semble claire pour tous les yeux, c’est que le socialisme vient d’épuiser une de ses phases et qu’il entre aujourd’hui dans une période nouvelle. Le moment n’est donc peut-être pas mal choisi pour se recueillir au sein d’une méditation impartiale, pour rattacher à ses causes et suivre à travers son cours cette première et orageuse évolution d’une doctrine humiliée, mais toujours vivante, pour aboutir enfin à quelques conclusions précises sur son passé, à quelques avertissemens utiles, à quelques conjectures probables sur son avenir.