Page:Revue des Deux Mondes - 1839 - tome 17.djvu/581

Cette page a été validée par deux contributeurs.



LA
PAPAUTÉ AU MOYEN-ÂGE.


I. — HISTOIRE DE GRÉGOIRE VII,
PAR J. VOIGT.
II. — HISTOIRE DU PAPE INNOCENT III,
PAR F. HURTER[1].

No I.

Leibnitz, dans la préface de son Codex diplomaticus, établit qu’au moyen-âge le pape et l’empereur étaient les deux chefs de la république chrétienne. Il y eut, en effet, après la dictature de Charlemagne et le travail des races au IXe et au Xe siècle, un grand développement dans l’histoire humaine ; c’était la formation morale de l’Europe elle-même qui se sentait individuelle, solidaire et chrétienne. Une société nouvelle, contraste notable avec le passé connu du genre humain, s’organisait sous la forme de cette république à deux têtes dont parle Leibnitz.

Ce fait immense suffit à défrayer trois siècles qui constituent, à proprement parler, le grand moyen-âge ; car avant le XIe cette république chrétienne n’existe pas, et après le XIIIe elle tombe. Il y a donc une trilogie naturelle et majestueuse qui se présente dans les annales modernes, nous voulons dire le XIe, le XIIe et le XIIIe siècle.

  1. L’Histoire du pape Innocent III a été traduite par MM. Haiber et Saint-Chéron ; 3 vol. in-8o, chez Debécourt, rue des Saints-Pères. — Voyez, pour la Papauté depuis Luther, la Revue des Deux mondes du 1er avril 1838, tom. XIV, pag. 71.