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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 octobre 1838.


Trois résultats favorables ont été obtenus récemment : ce sont la solution de l’affaire suisse, sans que la France ait été forcée d’en venir aux mesures de rigueur ; l’acceptation du traité de Constantinople par le pacha d’Égypte, et la réélection du général Jacqueminot, à une grande majorité, malgré les efforts inouis de la presse quotidienne. L’opposition n’imprimera pas moins, chaque jour, que c’est elle qui triomphe, et que le gouvernement est aux abois.

La réponse du directoire de Lucerne à la note de M. de Montebello, réponse postérieure au départ de M. Louis Bonaparte, ne permet pas au gouvernement français d’insister davantage sur cette affaire. « Lorsque les grands conseils des cantons ont été appelés à répondre sur la demande de M. le duc de Montebello, dit le directoire fédéral, leurs votes se sont partagés sur la position de M. Louis Bonaparte, et sur la question de sa nationalité, mais non sur le principe que la demande d’expulsion d’un citoyen suisse serait inadmissible comme contraire à l’indépendance d’un état souverain. » Les grands conseils n’étaient pas, en effet, convoqués dans un autre but, et le directoire fédéral reconnaît par là que le gouvernement français ne mettait pas en question le principe de la souveraineté des états. Il se bornait à soutenir que M. Louis Bonaparte n’avait pas acquis le droit de cité en Suisse, car il n’avait pas renoncé à sa nationalité antérieure. Le gouvernement français réclamait donc l’expulsion d’un réfugié, d’un réfugié dangereux, qui mettait à profit la sécurité dont il jouissait en Suisse, pour inonder la France de pamphlets incendiaires. En facilitant les démarches de M. Louis Bonaparte pour sortir du sol de la confédération, le directoire fédéral a témoigné