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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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15 juillet 1834.


Depuis quelques jours, toute la France a les yeux tournés sur l’Angleterre. Pour les esprits observateurs, la démission et la retraite de lord Grey étaient prévues depuis long-temps. On avait même pressenti que la discussion au sujet de l’Irlande motiverait le parti qu’il vient de prendre, et serait pour lui une occasion de sortir des embarras qu’il lui est impossible de surmonter. On se souvient sans doute du fameux meeting qui eut lieu après la promulgation du bill de réforme et que présida sir Fr. Burdett. Là, en présence d’une immense multitude d’électeurs, il fut juré que le bill ne serait pas, comme tant d’autres, une simple feuille de parchemin, et les contractans se promirent solennellement de ne prendre ni paix ni relâche, et de n’en pas laisser au parlement et au ministère jusqu’à l’abolition radicale et complète des dîmes, des lois sur les céréales, de tous les impôts qui pèsent le plus directement sur le peuple, jusqu’à la diminution de la liste civile, des pensions, etc. Ce parti, qui n’est pas le parti radical, poursuit vivement sa tâche. Les populations anglaises, activement travaillées depuis quelques années, deviennent chaque jour plus impatientes et plus exigeantes, et sans un élan de prospérité et de bien-être tout-à-fait inattendu, qui a eu lieu en Angleterre vers l’époque de la promulgation du bill, la révolution qui marche d’une manière si rationnelle et si graduée, ne se fût pas opérée aussi pacifiquement. On peut s’étonner