Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 2.djvu/474

Cette page a été validée par deux contributeurs.
464
LITTÉRATURE.

Le valet.

Une lettre de la marquise Andujar pour M. le marquis.

Le marquis.

À quoi bon m’appeler marquis ? Nommez-moi seulement D. Louis de La Roca. Qu’est-ce que ces vains titres donnés par la naissance, auprès de ceux acquis par la gloire ? C’est déparer l’or que de le mêler avec du clinquant. Vous ne me croirez peut-être pas, mais j’aimerais mieux m’appeler Calderon tout court que le duc de Médina Cœli, bien que sa race ait des droits au trône d’Espagne. Mais à propos, ma lettre… (Lisant.) La marquise m’attend dans une demi-heure ; vite il faut recommencer la répétition.

Le directeur.

En scène…

Pedro.

Rage et enfer… Ah !… si je ne mourais pas de faim !…


Scène III.


Sept heures du soir.
Osorio, seul dans sa loge, s’habillant.

Maudit tailleur ! m’apporter toujours mes habits à l’heure juste ! Rien ne va, rien n’est prêt, ni costume ni mémoire… Je sais mal le nouveau dénouement ; j’ai répété vingt fois l’autre, et serais presque tenté de le dire, en dépit du marquis ; mais tout va retomber sur moi, c’est sûr : c’est moi seul qui l’exécute… Que faire ?…

(Un garçon de théâtre entre, deux lettres à la main.)

Deux lettres pour vous, monsieur, très-pressées.

Osorio, ouvrant la première.

Voyons !… Ah ! c’est de Pedro.

« Mon ami, j’ai refléchi ; je ne puis laisser dire le nouveau