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LA NOUVELLE-ÉCOSSE.

regrettai que mon court voyage ne me permît pas de faire plus ample connaissance avec eux. Le capitaine Field, qui le commandait, était un vieux marin, blessé à Trafalgar, à une jambe dont il boitait. Cet excellent homme, pour lequel je ne saurais avoir trop de reconnaissance de ce qu’il fit pour moi, était venu à Saint-Pierre exprès pour me prendre et me conduire à Halifax.

Le lendemain de notre arrivée, par un temps magnifique, je montai de bonne heure sur le pont pour voir le pays qui m’entourait.

Je me trouvai alors en face de la plus jolie ville qu’on puisse imaginer, située sur le penchant d’une colline peu élevée, mais qui se prolonge assez loin. Presque chaque maison, qui est peinte avec soin, a un jardin avec de beaux arbres. Du milieu de la ville s’élèvent plusieurs clochers. Quelques maisons de campagne se voient à distance, et entre autres au haut de la colline, sur la droite, est celle de l’amiral qu’on appelle Admiralty House. Elle a une pelouse verte sur le devant avec une barrière blanche qui borde la route.

De l’autre côté de la ville, à un mille environ, se trouve sur le bord de la mer un village nommé Dartmouth, dont chaque bâtiment a l’air d’une jolie maison de campagne, tant par son élégance, sa propreté, que par le jardin qui l’entoure. Derrière s’élèvent des collines couvertes de forêts. À quelques pas sur la droite du village, on distinguait six cabanes d’Indiens Micmacs qui y vivaient paisiblement du produit de leurs ouvrages en poils de porc-épic.

À l’entrée, et juste au milieu du port, s’élève une île nommée Saint-Georges, très-bien fortifiée, et en face au fond du port s’arrondit un grand lac de plusieurs lieues de tour, bordé de jolies maisons de campagne,