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traordinaire, on ne doit pas moins leur savoir gré de ce qu’ils ont osé. Le quatrième acte, devant le tribunal révolutionnaire, qui a été remanié, transposé, produit maintenant une vive sensation. Le principal tort des auteurs est d’avoir fait d’un grand drame de la révolution presqu’un drame d’intérieur : au lieu de ces luttes terribles, de ces haines brûlantes des partis de 94, c’est une double tentative de séduction par le capucin Chabot et le général Dillon, qui fait ensuite de la chevalerie. N’y avait-il donc matière qu’à de telles fadeurs dans ces combats à mort des Montagnards extrêmes contre les Dantonistes et les modérés ? Robespierre et Danton ne sont seulement pas mis en présence, et cette dernière entrevue entre les deux rivaux de puissance, qui pouvait être d’une si grande ressource aux auteurs, a été tout-à-fait omise.