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VOYAGE EN ASIE.

huit mille ames. Les établissemens les plus remarquables qu’on y trouve sont un séminaire, une école centrale, une maison pour les enfans trouvés, des maisons de charité, un théâtre et une imprimerie. Les rues sont pour la plupart larges et bien alignées ; elles ne sont pas pavées, mais couvertes d’un plancher élevé et très-solide, semblable à ceux de plusieurs villes de la Sibérie. Les Tartares forment presque un cinquième de la population ; ils sont mahométans, ainsi que les Boukhars et les descendans des Boukhars, qui habitent à Tobolsk et dans le voisinage. Ils sont en général fort paisibles, vivent du commerce, n’exercent aucun métier, et regardent comme une infamie l’ivrognerie, vice dominant des habitans russes.

» Le commerce de Tobolsk est fort important et étendu. Le trafic des marchandises russes et autres venant de l’Europe se fait presque toujours au printemps, lorsque les fleuves libres de glaces laissent aux négocians russes la facilité de s’avancer jusqu’aux autres villes de la Sibérie. En revanche, il revient de ces villes à Tobolsk ; et principalement d’Irkoutsk et des frontières de la Chine, vers la fin de l’été, des bateaux chargés de poisson et de diverses marchandises de Sibérie et de la Chine, dont la plus grande partie est transportée par le taînage, l’hiver, en Russie. Il arrive aussi en cette ville, au commencement de l’hiver, des caravanes de Kalmulks et de Boukhars, que leur commerce y retient pendant toute cette saison.