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VOYAGE AUX ÉTATS-UNIS.

parlé d’une manière particulière, sont de riantes plaines à 300 milles environ nord-ouest de la Nouvelle-Orléans. Elles forment un plateau de plus de 600 lieues de superficie, élevé au-dessus des inondations du Mississipi et de ses affluens. Elles sont embellies par des bois disposés çà et là en bouquets, parce qu’on en a déjà défriché une portion. L’air y est sain et la température douce. C’est à peu près le climat de Naples. Tout le pays est actuellement divisé en de nombreuses et riches plantations parfaitement tenues. On y cultive principalement du blé, un peu de riz, du coton de première qualité. On y a aussi planté avec succès la canne à sucre, et quelques colons y recueillent de l’indigo.

Mais ce qui m’a surpris, ce sont les plantations considérables qu’on a faites du mûrier, et l’éducation du ver à soie ; car je suis arrivé précisément dans le temps de cette récolte. Je me suis cru transporté dans notre belle Italie, d’autant plus que j’entends les fileuses parler ma langue. En effet, depuis dix ans seulement, on a essayé ce genre d’industrie à la Louisiane et dans quelques parties de la Floride méridionale, et déjà les plantations de mûriers sont considérables ; la récolte des cocons s’élève, dit-on, a plus de cent mille rubbs (250,000 liv.). On a fait venir des graines et des plants de mûriers blancs de la Chine et des environs de Novi, en Piémont. On a tiré aussi de ces pays des semences ou œufs de vers à soie blancs et jaunes, qui ont fourni des cocons presque le dou-